Quelques mots à propos du stage de Maitre MING YUE – Jean-Baptiste
« Première rencontre pour moi ce week-end avec un jeune maitre venu enseigner le Qi Gong du Wudang pendant trois jours à Cherbourg.
Comme mon professeur Dr Djian, maître Ming Yue s’est plus attaché aux principes qu’aux formes, même si l’apprentissage des mouvements fut très précis et très exigent. Il n’a cessé d’insister, dès le premier cours du vendredi soir, sur l’importance des principes, qu’une forme vide, même belle extérieurement, était sans grand intérêt pour nous et que l’objectif était de développer nos sensations internes.
Le principe que j’ai retenu sur l’ensemble du stage est la notion d’étirement dans plusieurs directions en même temps : haut/bas, avant/arrière, etc…Une application corporelle du principe Yin/Yang de la pensée taoïste. Sur chaque mouvement, il fallait donc visualiser ces directions et enfoncer les pieds dans le sol, étirer le sommet du crâne vers le ciel ou pousser Ming Men en arrière et étirer les doigts en avant. L’image d’agrandir les espaces inter-articulaires m’a particulièrement aidé à saisir cette sensation d’étirement. En effet les os ne sont pas collés les uns aux autres mais reliés par un espace souple et déformable constitué de liquide, tendons, tissus conjonctifs, muscles ou ligaments. On peut donc imaginer étirer ces espaces et ainsi donner une sorte de mouvement interne subtil qui rend le corps plus vivant, plus stable et fait circuler l’énergie.
Ces trois jours de travail méticuleux, sérieux mais dans une ambiance très relax m’ont permis de faire un pas de plus dans la compréhension du Qi Gong et je remercie toute l’équipe de Spirale avec une mention spéciale pour Amélie et Céline qui m’ont informé de la venue de maitre Ming Yue et Jean-Yves et ses acolytes pour l’accueil et l’organisation impeccable. A l’année prochaine j’espère pour continuer ce travail. »
Quelques mots à propos du stage de Maitre MING YUE – Pascale
« Jean-Yves m’a demandé d’écrire. J’en suis restée un moment perplexe. Un exercice auquel je ne m’attendais évidemment pas ; je ne suis qu’aux prémices de ma réflexion sur les implications de la pratique du Qi Gong et du Tai-Chi, ce qui ne me dispose pas à en avoir une vue d’ensemble.
Je me souviens qu’une remarque au fil de la conversation précipita sa demande. Nous parlions de la lenteur de l’apprentissage que nous dispensait Maître Ming Yue, lequel s’attachait patiemment à nous faire intégrer les deux premiers mouvements de la méthode : la grue et la tortue.
Face à notre surprise – toute occidentale – je mentionnais l’éventuelle nécessité de « s’émanciper du mouvement ». Cette discrète exigence m’accompagne depuis mes débuts. Il me semble qu’elle me nourrit continuellement sur la voie de la maîtrise du souffle, celle que nous enseigne le Tai-Chi et le Qi Gong, et qu’elle me nourrit aussi dans la vie de tous les jours.
Pourquoi tendre à s’émanciper du mouvement (ou pour être plus précise : de la conscience du mouvement) alors que le maître s’emploie à nous l’apprendre ? Apprendre le mouvement, le contrefaire, le faire, le répéter, le parfaire. Cela jusqu’à ce qu’il nous soit aussi familier que la respiration, fonction vitale qui n’a pas besoin d’être pensée pour être mise en œuvre.
On peut sans doute trouver un élément de réponse en songeant qu’un acteur ne doit pas être distrait par la recherche des mots de son texte pour bien interpréter son rôle, lui donner sa propre coloration d’âme, que le danseur doit habiter ses gestes pour faire corps à la chorégraphie et faire Un avec la danse.
Bien sûr, un élément de réponse n’est pas une réponse, mais ce fragment m’aide à penser avec plaisir que nos efforts tendent peut-être à recouvrer l’expression unitaire de la Vie douce. »